Rien..., non pas envie de... rien, mais...

pas envie de parler,

pas envie d'écrire,

pas envie de communiquer,

sorte d'hibernation avant l'heure,

hibernation positive de laquelle je vais bientôt sortir,

recentration sur soi pour rebondir.

J'ai appris la patience même si quelquefois...

j'EXPLOSE ou IMPLOSE selon la situation.

Des idées plein la tête qui attendent de se décanter.

Encore un fond de tristesse malgré tout,

impression de ne pas être là où il faudrait que je sois.

Et puis ce mois de novembre

que je déteste pour tout un tas de raisons,

mais qui cette année accueillera l'arrivée d'un petit être,

ce qui va changer la donne.

Bref je serai tentée de dire "ressourcement"...

Toujours eu des soucis avec la perception de l'espace.

Petite, je tombais souvent, toujours un obstacle dans lequel je butais.

En grandissant, je ne savais pas quoi faire

de ce corps bien trop grand pour une fille

(toutes les filles de mon âge étaient plus petites que moi!).

A l'adolescence, des formes que je cachais

sous des grands pulls sombres, bien sûr.

Je n'assumais pas ma féminité, le regard des hommes me gênait.

Inconsciemment, j'ai choisi un homme grand, extraverti,

narcissique, "qui se voyait":  je pouvais vivre tranquillement  à "l'ombre".

La maternité est arrivée, il a bien fallu que je me rende à l'évidence,

j'étais...une femme, j'étais heureuse d'être enceinte,

je me sentais bien dans mon corps.

Les enfants ont grandi, le temps est passé

avec son lot de bonheurs, de soucis.

Aujourd'hui, j'ai apprivoisé cet espace,

je mets "mon" corps en évidence,

j'assume "mes" formes, "ma" féminité.

Je me plais...

Et je n'ai plus peur du regard des hommes.

Iddril

Amoureux de la vie, amoureux de l'avenir,

Elle et Lui  vivaient heureux  et comblés.

Elle, vive ,libre, spontanée,

Lui, fou d'elle, tendre, émerveillé.

Ils s'étaient déclarés mutuellement leur flamme,

avaient décidé de se marier.

Mais Il fut appelé à l'armée,

dut partir à la guerre.

Ils remirent leur mariage... à plus tard,

de peur que Lui ne disparaisse.

Quelques années plus tard, ils s'unirent enfin.

Naquit  Amour, fruit de leur désir.

Malheureusement en quelques mois, de jour en jour, d'heure en heure,

Elle faiblissait.

La vie qu'Elle aimait tant la quittait

Inexorablement.

Un jour de Novembre, Elle quitta cette Terre.

Fou de douleur, Il pensa à la rejoindre.

Mais Il ne s'en sentit pas le droit,

sa petite fille de quelques mois

avait besoin de son amour, de sa protection.

C'était il y a presque cinquante ans.

Il a refait sa vie, mais n'a jamais oublié Elle,

Qu'Il retrouvait à travers les traits d'Amour,

ne l'a évoquée devant sa fille qu'une seule fois.

Amour n'a jamais demandé à son père de lui parler d'Elle,

elle sait que la blessure est toujours présente.

Le manque, le vide sont toujours là.

Amour a compris que la vie est précieuse,

qu'elle ne faut pas la gâcher

en oubliant l'Essentiel.

Elle tient à dire, qu'elle les aime, à ses proches,

mais aussi, à ceux qu'elle apprécie

qu'ils sont là, dans son coeur,

qu'elle ne les oublie pas.

De cette histoire Amour tire sa force, sa foi en la vie,

sa faiblesse, une inextinguible soif de tendresse.

Iddril

Un léger lien ténu, un fil d'Ariane,

mais si présent, si rassurant,

me fait percevoir un chemin

dans le dédale de mes pensées,

si floues, si lourdes, si graves.

Mon esprit s'éveille, s'allège,

je rêve de futilité, de vanité.

Doux parfum de liberté,

de partage, de confiance

en toute amitié.

                                         Iddril

Pendant de nombreuses années mon coeur était ancré dans un havre de paix,

Bercé par une douce brise chaleureuse,

Puis les tempêtes sifflèrent,

de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes.

A chaque accalmie, épuisé et fragilisé, mon coeur pardonnait et se relevait.

Un jour, mon esprit s'offusqua de ce que mon coeur s'émiettait peu à peu.

Il partit donc lutiner, butiner les autres esprits

pour en recueillir le nectar, pour partager avec eux

ses enthousiasmes, ses doutes, ses désillusions, ses espérances.

Aujourd'hui, mon coeur est ancré dans le même port,

mais, si le rythme de tempêtes ne se calmait pas,

il s'est promis de larguer les amarres,

de voguer vers des rivages plus accueillants.

Mon coeur remercie mon esprit,

sans lui, il aurait sombré dans la mélancolie, la folie, l'anéantissement

et je ne serais pas là à vous conter mon histoire,

mais, désarmée, résignée, enlisée dans mon désarroi.

Iddril