Dur réveil, ce matin, sans raison,

le corps réagit à la place de mon cerveau:

mâchoires serrées, cervicales endolories,

cage thoracique sous pression, poings fermés,

larmes au bord des yeux...

Dur de me secouer, moi qui secoue tout le monde,

aucune véritable raison de gémir :

simplement un vide sidéral qui me happe de temps en temps.

Impression de comprendre le langage des autres, de les écouter sans les juger,

de les rassurer, de soulever des montagnes pour eux,

de les remettre dans le chemin de la vie...

Et pas foutue de faire ça pour mon propre compte!

Impression de solitude, même entourée,

impression d'être à part,

trop blessée, trop révoltée...

Est-ce le prix à payer lorsqu'on ressent tout à la puissance x,

lorsqu'on est capable d'empathie

lorsqu'on perçoit ce qui se passe avant même que ce soit  énoncé?

NB: Ecrit tant que l'émotion était là, sinon j'occulte.

Ceux qui connaissent ce genre d'état d'esprit me comprendront.

Partagée, pendant de nombreuses années, entre l'enracinement et le détachement, le passé et le futur, au jour d'aujourd'hui, je penche pour le présent.

Là où je me trouve, peu importe où, je relativise et je me sens bien.

Ne plus regretter, ne plus avoir de remords, ne plus se désoler... de ce qui n'est plus, n'a pas été, ne sera pas.

Ne plus trop désirer, trop attendre, trop "aimer" pour éviter la déception et la souffrance.

Se détacher spirituellement, affectivement pour mieux goûter les saveurs de la vie, en apprécier les délices, l'effleurer, la caresser.

Tuer la routine (je m'ennuie...), les tabous (quelle horreur!), la sacro-sainte moralité( ouh!...), les qu'en-dira-t-on...

La mauvaise réputation Georges Brassens

Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation.
Qu'je m'démène ou qu'je reste coi
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi!
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde médit de moi,
Sauf les muets, ça va de soi.

...

Soyez heureux